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Influenza aviaire

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Qu’est-ce que l’influenza aviaire?

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L’influenza aviaire, aussi appelée la grippe aviaire, est une maladie contagieuse causée par des virus qui s’attaquent aux voies respiratoires, y compris le nez, la gorge et les poumons. Il existe plusieurs types de virus grippaux. Certains n’infectent que les humains; d’autres, uniquement les oiseaux, les porcs ou les chiens. Certains virus, qualifiés d’« espèces croisées », peuvent même infecter plusieurs espèces d’animaux. Chez les oiseaux, on parle d’influenza ou de grippe aviaire ou encore de « grippe du poulet ».

L’influenza aviaire circule depuis plus d’une centaine d’années. En 1878, une première manifestation, qui causa la mort de nombreux poulets en Italie, lui a valu le nom de « peste aviaire ».

L’influenza aviaire peut affecter les systèmes respiratoire, gastro-intestinal, reproducteur ou nerveux (ou une combinaison de ceux-ci) de nombreuses espèces d’oiseaux. Les signes avant-coureurs de l’infection chez les poulets sont une perte d’appétit et une diminution de la production d’œufs. Les symptômes de la grippe aviaire peuvent varier considérablement, allant d’une infection bénigne à une maladie très contagieuse dont la mortalité peut atteindre 100 %. Certains oiseaux sauvages et la sauvagine (comme les canards et les oies) peuvent être porteurs du virus sans manifester de signes d’infection. Les poulets domestiques sont quant à eux très réceptifs aux infections grippales, lesquelles peuvent se transmettre facilement à d’autres poulets et entraîner rapidement des épidémies (chez la volaille).

REMARQUE : Pour obtenir des renseignements sur la grippe humaine courante, consulter la fiche d’information Réponses SST intitulée Influenza.


Comment l’influenza aviaire se transmet-elle entre les oiseaux?

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L’influenza aviaire se transmet principalement par le contact direct entre des oiseaux infectés et des oiseaux sains. Sa transmission est également possible lorsque des oiseaux entrent en contact avec des surfaces, de l’équipement ou des matières (notamment de l’eau et de la nourriture) contaminées par des fientes ou des sécrétions provenant des narines (voies nasales) ou du bec d’oiseaux infectés.

Les humains peuvent également propager indirectement la maladie d’une ferme à l’autre en transportant le virus sur leurs vêtements ou leurs bottes, ou sur les roues de véhicules.

Les oiseaux sauvages peuvent être porteurs de nombreux virus de l’influenza aviaire sans être eux-mêmes malades; toutefois, en de rares occasions, des bandes d’oiseaux sauvages sont tombées malades ou des oiseaux migrateurs ont infecté des élevages de volaille locaux le long de leurs itinéraires de vol.

Pour de plus amples renseignements sur la façon de protéger les oiseaux contre la grippe aviaire, consulter le document intitulé « Protégez votre troupeau contre la grippe aviaire »  de l’Agence canadienne d’inspection des aliments.


Les virus de l’influenza aviaire sont-ils tous aussi dangereux les uns que les autres?

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Non. Les virus de l’influenza aviaire peuvent être classés en deux catégories : faiblement pathogènes ou hautement pathogènes, selon la gravité de la maladie qu’ils causent.

L’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) signifie que le virus cause une maladie bénigne, comme un ébouriffage des plumes et une réduction de la production d’œufs.

L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) provoque une maladie grave et extrêmement contagieuse. Elle peut tuer la totalité d’un troupeau infecté.

Les virus de l’influenza aviaire faiblement pathogène (LPAI) peuvent se transformer en virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Il est donc recommandé de prendre des précautions, peu importe la gravité du virus.


Qu’est-ce qui cause l’influenza aviaire?

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Les virus de la grippe de type A causent l’influenza aviaire.


Existe-t-il plus d’un type de virus de la grippe?

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Oui. Le virus grippal appartient à la famille des Orthomyxoviridés, qui compte quatre types de virus grippaux : A, B, C et D.

Seuls les virus grippaux de type A causent la grippe chez les oiseaux. Ces virus ont été identifiés chez des oiseaux sauvages et domestiques de partout dans le monde, dont une majorité chez la sauvagine (p. ex. canards, oies, mouettes et sternes) et les oiseaux domestiques (p. ex. poulets, dindes, canards, oies, faisans et cailles). Il existe de nombreux virus distincts de l’influenza aviaire de type A, mais la plupart des souches n’entraînent aucun symptôme de maladie.

Les virus grippaux de type A peuvent aussi infecter l’humain, le porc, le cochon sauvage, le chien, le cheval, le phoque, la baleine, la loutre, la moufette, le coyote, l’ours, le renard et le vison. Les nouveaux virus grippaux de type A peuvent provoquer des épidémies et des pandémies.

Les virus grippaux de type B n’infectent généralement que les humains. Ces virus peuvent être à l’origine d’épidémies humaines, sans toutefois causer de pandémies.

Les virus grippaux de type C provoquent des symptômes bénins chez les humains et ne causent pas d’épidémies ni de pandémies. Ils ont aussi été isolés chez des cochons et des chiens.

Les virus grippaux de type D touchent les bovins et n’entraînent pas de maladie connue chez l’être humain.


Que signifie le virus H5N1 ou H7N9?

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Les virus grippaux de type A sont divisés en sous-types et chacun de ces sous-types est subdivisé en souches.

Les lettres « H » et « N » désignent les différents types de protéines présentes à la surface de l’enveloppe du virus grippal. Les différents sous-types de virus grippaux de type A sont donc fonction du type de protéines qui se fixe à la surface du virus : l’hémagglutinine ou protéine HA et la neuraminidase ou protéine NA. Le système immunitaire de l’organisme peut fabriquer des anticorps capables de reconnaître ces protéines virales spécifiques (antigènes) et peut donc les combattre.

Parmi les virus grippaux s’attaquant aux oiseaux, les chercheurs ont découvert 18 types de protéines HA et 11 types de protéines NA se présentant sous une grande variété de combinaisons. Chacune de ces combinaisons est signalée comme un sous-type du virus grippal comportant un nombre donné de protéines de type H (nombre) et N (nombre), par exemple, les souches H7N1, H9N2, H5N1, H7N9, etc. Les différents sous-types s’expliquent par de petits changements aux protéines de surface. 


L’influenza aviaire est-elle transmissible aux êtres humains?

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Normalement, les virus de l’influenza aviaire ne s’attaquent pas aux êtres humains. On croit que la plupart des cas humains sont attribuables à des contacts directs avec de la volaille infectée ou des surfaces contaminées par le virus. Deux types – H5N1 et H7N9 – sont responsables de la plupart des maladies humaines dans le monde à ce jour.

De tous les virus de l’influenza aviaire responsables de maladies chez l’humain, le sous-type H5N1 est le seul ayant provoqué des maladies très graves et des décès. Selon Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, bien que les infections humaines par ce virus soient rares, les personnes qui le contractent peuvent devenir gravement malades et même en mourir.


Comment l’influenza aviaire est-elle transmise aux êtres humains?

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En dépit de la rareté des cas, les cas humains de grippe aviaire découlent, pour la plupart, de contacts avec :

  • des poulets ou d’autres espèces d’oiseaux infectés,
  • des fientes, du fumier ou de la litière contenant de fortes concentrations du virus de l’influenza aviaire,
  • des surfaces contaminées,
  • de l’air contaminé (par des gouttelettes, de la poussière, des plumes, etc.)
  • des véhicules, de l’équipement, des vêtements et des chaussures utilisés sur des fermes où se trouvent des oiseaux atteints, et
  • d’autres personnes ou animaux infectés (extrêmement rare).

Le virus ne se transmet pas facilement des oiseaux aux humains ou des humains aux humains. Cependant, en de très rares occasions, le virus s’est propagé d’une personne infectée à une autre, mais dans tous les cas, la transmission à toute autre personne a été limitée.


Quelles précautions les travailleurs peuvent-ils prendre?

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Les personnes qui travaillent ou qui sont en contact avec des personnes ou des animaux soupçonnés d’être infectés par des virus de l’influenza aviaire (comme les travailleurs de l’industrie de la volaille, les personnes qui procèdent à l’abattage des oiseaux, les travailleurs de la santé, etc.) devraient adopter des mesures de contrôle adéquates.

  • Travailler à l’extérieur ou dans des environnements intérieurs bien ventilés dans la mesure du possible.
  • Se laver les mains à l’eau et au savon pendant au moins 20 secondes après avoir travaillé avec des oiseaux, touché à l’équipement partagé ou à des surfaces fréquemment touchées, toussé ou éternué, enlevé l’équipement de protection individuelle (EPI), ainsi qu’à la fin du quart de travail. Si le savon et l’eau ne sont pas disponibles, utilisez un désinfectant pour les mains contenant au moins 60 % d’alcool.
  • Laver tous les vêtements et prendre une douche après le quart de travail.
  • Éviter de se toucher le visage, surtout si les mains ne sont pas propres.
  • Porter l’équipement de protection individuelle (EPI) approprié (p. ex. respirateurs ou masques, lunettes, écrans faciaux, gants imperméables, combinaisons, blouses et bottes). Le port de respirateurs N95 ou de tout autre masque offrant une protection égale ou supérieure est recommandé dans les environnements fortement contaminés (c.-à-d. lorsque le risque d’exposition est élevé). Les travailleurs doivent se soumettre à un essai d’ajustement.
  • Tenir compte des situations où deux couches de protection pourraient permettre de réduire le risque d’exposition (p. ex. gants doubles, couvre-bottes sur les bottes).
  • Jeter ou désinfecter adéquatement l’EPI après utilisation et ne pas le partager. Si l’EPI doit être réutilisé, il faut le nettoyer immédiatement après utilisation.
  • Ne pas utiliser d’EPI provenant d’une ferme ou d’un chantier dans une autre ferme ou un autre chantier.
  • Ne pas réutiliser les gants jetables. Jeter l’EPI usagé dans des sacs de plastique scellés désignés à cet effet.

Quels sont les symptômes de l’influenza aviaire chez l’humain?

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Les symptômes de l’influenza aviaire chez l’humain sont similaires à ceux de la grippe humaine courante et peuvent comprendre une fièvre, une toux, des douleurs musculaires, des maux de tête, un mal de gorge, des infections oculaires (conjonctivite) et des infections respiratoires graves, y compris une pneumonie.

Certaines personnes peuvent être infectées par un virus grippal, mais ne présenter aucun symptôme ou ne développer que des symptômes légers. Certaines infections causent des symptômes graves et peuvent entraîner la mort.


Peut-on contracter l’influenza aviaire en consommant de la volaille contaminée par le virus grippal?

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Non. Il est impossible de contracter l’influenza aviaire par l’ingestion d’aliments cuits. Rien ne permet de penser que la consommation de volaille ou d’œufs cuits pourrait transmettre le virus à l’humain. À titre de bonne pratique d’hygiène générale, l’Organisation mondiale de la santé recommande de bien faire cuire les aliments; le respect de cette pratique est encore plus important dans les pays où des éclosions de grippe aviaire ont cours. Le virus peut être éliminé par la chaleur; c’est pourquoi il faut cuire la volaille jusqu’à ce qu’elle atteigne une température interne de 75 °C (165 °F) pour s’assurer qu’elle peut être consommée en toute sécurité. Les œufs doivent également être bien cuits (pas de jaune coulant).

L’hygiène alimentaire et dans la cuisine est aussi très importante. On doit veiller à ce que les liquides provenant de volaille ou de produits de volaille crus n’entrent pas en contact ou ne se mélangent pas avec d’autres aliments destinés à être mangés crus. Après avoir manipulé des produits de volaille, il importe de toujours se laver les mains avec soin et de désinfecter les surfaces ayant servi à la préparation des aliments.


L’influenza aviaire peut-elle entraîner une pandémie de grippe chez les êtres humains?

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Généralement, une pandémie de grippe se produit lorsque surgit un nouveau virus grippal de type A. Comme il a été mentionné précédemment, l’influenza aviaire ne se propage pas facilement ni rapidement chez les humains. Cette caractéristique ne crée pas les conditions favorables à une pandémie. Par ailleurs, les autorités sanitaires surveillent de près les éclosions d’influenza aviaire.

Au Canada, les propriétaires d’oiseaux ont la responsabilité de signaler toute maladie aviaire à leur vétérinaire ainsi qu’au bureau de la santé des animaux de l’Agence canadienne d’inspection des aliments.


Quelles sont les options en matière de vaccination ou de médicaments antiviraux?

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Il n’existe pas de vaccin contre l’influenza aviaire offert au grand public au Canada.

Le vaccin contre le H5N1 est autorisé dans des cas particuliers (p. ex. premiers répondants). Les vaccins contre la grippe saisonnière n’offrent pas de protection contre l’influenza aviaire, mais peuvent réduire la probabilité d’une double infection par les virus de l’influenza aviaire et de l’influenza humaine (ce qui peut contribuer à prévenir l’émergence d’une nouvelle souche pandémique). Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande le vaccin contre la grippe saisonnière pour les travailleurs en contact direct avec la volaille infectée par l’influenza aviaire pendant les opérations d’abattage.

Certains agents antiviraux peuvent être utiles dans le traitement de la maladie. Les personnes qui 

Pour de plus amples renseignements à ce sujet, consulter la fiche d’information Réponses SST intitulée Lavage des mains : réduire le risque d'infections courantes.

D’autres mesures d’hygiène personnelle sont recommandées dans la fiche d’information Réponses SST intitulée Bonnes pratiques d'hygiène : réduire la propagation des infections et des virus.


Que faire en cas d’infection par l’influenza aviaire?

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Si vous présentez des symptômes de l’influenza aviaire, absentez-vous du travail, prenez des mesures pour éviter de transmettre le virus à d’autres personnes (p. ex. port d’un masque bien conçu et bien ajusté lorsque vous êtes à l’intérieur), et consultez un médecin. Suivez les conseils de votre professionnel de la santé et de l’autorité de santé publique locale.


  • Date de la dernière modification de la fiche d’information : 2023-12-14